Paul Morlet, fondateur de Lunettes Pour Tous

Témoignage de Paul Morlet, fondateur de Lunettes Pour Tous

Lunettes Pour Tous, c’est l’enseigne au concept innovant qui monte ! Et pour cause : vos lunettes de vue à 10 euros en 10 minutes, c’est plutôt attractif… il fallait y penser. Et c’est Paul Morlet, jeune entrepreneur lyonnais qui en a eu l’idée !

Paul Morlet est venu raconter son parcours d’entrepreneur et sa success story au Rendez-vous des entrepreneurs 2019 à Courbevoie.

A 18 ans, son BEP d’électricien en poche, Paul Morlet entre à la SNCF pour 2 ans de formation, sans perspectives d’embauche. A l’issue de cette formation, il décroche par ailleurs un CDI au SMIC. C’est alors la révélation : “Quitte à ne pas gagner grand-chose, autant faire un boulot qui me plait.” C’est comme cela qu’il a l’idée de créer des lunettes publicitaires bon marché sur les verres desquelles sont collés des stickers micro-perforés. La marque Lulu Frenchie est née, avec ses seuls 2 000 euros d’économies personnelles.

De l’audace, de la persévérance… et des stars !

« A l’époque, j’étais ambitieux, je pensais que mon idée était une révolution mais ça ne marchait pas car il n’y avait pas de marché en face. » N’étant pas du genre à se décourager, Paul Morlet joue d’audace sur Twitter, avec les moyens du bord. Résultat : ses lunettes se retrouvent sur le nez de stars internationales (Lady Gaga, David Guetta, 50 Cent et bien d’autres) et s’affichent dans les médias ! C’est le début d’une couverture médiatique qui mènera le jeune entrepreneur à réaliser 1 million de chiffre d’affaires en à peine un an d’activité… tout seul de surcroît !

La différence ? « On a tous une idée dans le coin de la tête, sauf que moi, je l’ai fait ! »

La bonne rencontre au bon moment

C’est ainsi que l’un des plus jeunes entrepreneurs de France se retrouve exposé dans les médias et qu’il rencontre son idole de l’époque, Xavier Niel, le patron de Free. Au détour d’un échange improvisé sur du prix élevé des lunettes dans l’optique, le deal est scellé en 45 minutes : Lunettes Pour Tous est né. Xavier Niel finance le concept que Paul Morlet vient de créer : un magasin qui permet de faire des lunettes de vue pour 10 euros tout compris en 10 minutes. Mais pour être rentable en 10 minutes, il faut vendre beaucoup de lunettes donc le process doit être rapide… Les contraintes s’enchaînent ! Qu’à cela ne tienne : la contrainte de la rapidité est transformée en un avantage marketing disruptif. « On a créé l’Amazon des lunettes en termes de rapidité. Notre croissance est uniquement liée aux gens qui n’ont pas le temps. »

Changement de braquet et coup de pouce du destin

Un opticien vend 2 à 3 paires de lunettes par jour. Chez Lunettes Pour Tous, il faut en vendre 300 ! Il a fallu créer un process industriel de toutes pièces en 3 mois, là où aurait fallu 2 ans dans des conditions habituelles. Non sans de petites frayeurs, bien entendu ! « Malgré l’incertitude en coulisses, il faut y aller. Si vous n’y allez pas, un autre le fera avant vous et c’est fini. »

Et c’est sans compter sur le fruit du hasard : quelle ne fut pas la surprise de Paul Morlet lorsque, la veille du lancement de son premier magasin, une enquête UFC-Que Choisir dénonçant les marges des opticiens sort dans les médias. Le tout suivi, le 21 mai 2014, par la saisie de la Cour des Comptes par le ministère de l’Économie pour établir un rapport sur le vrai prix des lunettes.
Le 22 mai 2014, 10 heures, le premier magasin Lunettes Pour Tous ouvre à Paris : les lunettes de vue à 10 euros en 10 minutes ont pignon sur rue ! Un hasard du calendrier qui a de quoi mettre des étoiles dans les yeux de la jeune pousse !

Trois ans plus tard, l’enseigne ouvre un magasin tous les 6 mois, puis tous les 3 mois, puis tous les mois et, aujourd’hui, ce sont 2 magasins par mois et une prévision de 40 magasins supplémentaires en 24 mois. Avec 400 salariés (soit 25 à 40 salariés par magasin) et 800 d’ici la fin de l’année, Lunettes Pour Tous est le 6^ème vendeur de lunettes en France.

Quid de l’avenir ? Toujours plus vite, toujours plus loin avec une ouverture à l’international, et une offre plus diversifiée avec une déclinaison du concept pour les marchés de l’audition et du dentaire.

« L’exigence est forte car la concurrence, ce n’est pas le magasin d’en face mais c’est Internet, c’est le monde entier. La boutique physique, le retail n’a vocation à exister que s’il est meilleur en promesse qu’Internet. Nous avons 500 montures, un changement de modèles toutes les semaines, un examen de la vue gratuite sans ordonnance et sans délais, des lunettes de vue tout de suite… c’est le service premium que vous n’aurez nulle part ailleurs qui fera la différence », conclut Paul Morlet.